Lancée d’une pichenette, une belle pièce d’or tourbillonna en traversant la salle, pour atterrir, sonnante et trébuchante,
sur la table, de ce qui semblait être le propriétaire des lieux, le sortant brusquement de sa torpeur.
La propreté de la gargotte était à l’image de son tenancier, douteuse … ,
mais placée à l’écart et peux fréquentée, la taverne répondait à l’attente de son unique client.
La main qui avait projeté la monnaie, rabattit le capuchon d'une cape noire,
révélant un visage à la peau sombre surmonté d’une crinière blanche,
élégamment nouée dans le dos, ne laissant plus de doute sur la race de son propriétaire.
Deux nattes, encadraient, une fine barbe de même couleur.
La cape entrouverte, découvrait une livrée de velours et satin noire.
Boutons d’obsidienne et parements rehaussés d’or, tranchaient sur la noirceur de la tunique,
tel ces éclats de génie qui parsèment la cruauté des elfes noires.
Des bottes en peau de chauve-souris géante, aussi crottées que la cape, enveloppaient ses pieds,
tel un écrin, où, cependant, de légères bosses révélaient la présence de ses dagues empoisonnées,
comme pour rappeler, que dans la nature, beauté était synonyme de danger.
‘Si cette axiome devait se vérifier, je ne craints pas grand chose’,
Se dit l’elfe, en regardant le visage du tavernier,
déclenchant sur le sien, ce qui pouvait ressembler à un sourire.
- Holà, l’homme... sert moi un pichet de ton tord boyaux.
Dit-il d’un ton neutre et sans agressivité.
Puis, il en s’assit au fond de la salle, le dos au mur, la porte d’entrée bien en vue.
Fatigué par tant de route, mais l’esprit serein à l’idée d’avoir accompli sa mission, il se détendit.
D’ici peu le sang des royalistes coulera à flot…