La goutte de sueur glissait ...

La goutte de sueur glissait, suivant les lignes courbes et harmonieuses du visage sombre.

Elle stoppa négligemment sa course, à l’angle d’un nez fin et aquilin,
tentant de défier les lois de la physique.
Le vent chaud mêlé de sable qui soufflait, en avait décidé autrement.
Doucement poussée contre son gré, la goutte, comme hypnotisé,
par la vue du sable brûlant qui l’attendait, bascula, attiré par le vide,
pour finir sa vie, absorbé par le sol vorace.

Le tapis doux d’une langue délicate, intercepta sa chute,
écrasant en un mortel baisé, la goutte, sur des lèvres pulpeuses séchées par le désert.

Le cycle naturel ne fut pas brisé…

En sera-t-il de même, avec la plaque en pierre, qu’examinait la propriétaire de la goutte ?

- Mère Matrone …


Matrone Ousstryl porta son regard sur l’elfe noir, tête baissée, un genoux au sol,
qui venait de l’interrompre.
Il portait un turban sur la tête et devant le visage, à la modes des hommes des sables.
Pas de cuirasses, juste des vêtements amples, couvert de poussières et de sang mêlés.
Evitant ainsi, épuisement et déshydratation, l’expérience du terrain et les anciennes batailles contre les nomades, avaient laissées des traces indélébiles dans la mémoire collective des guerriers.

La bataille fut longue et sans pitié.
Heureusement, démons et humains avaient séparé leurs troupes.
Exploitant les défaillances diplomatiques de la puissante alliance humaine,
les elfes noirs de la Croisade et du Chaos avaient conclu un accord avec le royaume d’Armëlia.
Recherche du pouvoir pour les premiers, sauvegarde de leur royaume pour les seconds,
leur alliance avait crée la surprise désirée; Ils étaient sortis vainqueur de la longue bataille.

Unis maintenant devant la mort, les corps entremêlés des démons, elfes, humains, tinys et autres races de ce monde, jonchaient le sable de l’oasis.
Vautours et palmier y trouveront là, nourriture pour une longue période.
Toujours le cycle naturel…

Les dirigeants des différents clans étaient, là, réunis autour de ce puit, au fond duquel
le mystérieux fragment découvert, occupé les mains et les pensées d’Iymril.

- Oui !

L’officier leva la tête et croisa les yeux de la Matrone.

- Nous avons suivis vos ordres, Mère Matrone.
Les démons et les humains ont fui en ordre dispersé vers le continent.
Ils vont regrouper leurs troupes sur les terre de Coacville.
Une nouvelle et terrible bataille s’y prépare.

- Nos espions ont également suivi les quelques guerrier du clan Chinuru aperçus pendant les combats. Leur voilier, lui, s’est dirigé vers l’île des chasseurs.

- Quel devont nous faire ? …

D’un coté, de nouveaux combats,
éprouvants pour les organismes fatigués,
des pertes certaines pour un résultat qui l’est beaucoup moins.

De l’autre, un clan,
qui avait déjà montré un savoir faire pour découvrir les mystérieux fragments.
Quelle était donc leur secret, quels renseignements possédaient les Chinuru…

Les elfes noirs ont toujours préférés la ruse à la force brute.
Leur survie en dépendait devant la multitude des humains, à la reproduction si animale.
Pour le roi d’Armëlia, la possession d’un des fragments, assurerait la place de son royaume vis à vis de celui de Rolland IV.

La concertation fut rapide.


- Que les vaisseaux fassent route vers l’île des chasseurs.
Nous allons en faire le blocus et déployez les troupes sur les côtes.

- Nous laisserons les Chinurus découvrirent le fragment pour nous.

- Ils leur sera impossible de sortir de la nasse que nous leur préparons.